La colonisation et la fin d'un mode de vie

Les historiens ne savent pas avec certitude si les côtes de la Terra Australis Incognita ont d'abord été abordées par les chinois au 15ème siècle ou par les portugais au 16ème, mais ils attestent que les premiers européens à l'explorer furent les hollandais au 17ème siècle. C'est d'ailleurs de l'explorateur Abdel Tasman que la Tasmanie tire son nom.

C'est seulement à la fin du 18ème siècle que les britanniques William Dampier et James Cook prirent
possession de l' l'île pour le Royaume de Grande-Bretagne. Il ne signèrent aucun traité avec les aborigènes avant de s'approprier leurs terres malgré les consignes du Roi Gorges III.

En effet malgré ses impressions positives sur le mode de vies des autochtones, James Cook déclara l'île Terra Nullius, c'est à dire inhabitée, afin de pouvoir établir des colonies pénitentiaires.

La prison de Fremantle située au sud de Perth fût construite en 1850 par les « bagnards » et sert aujourd'hui de musée mémorial.

Le continent rouge fût donc d'abord colonisé par des déportés envoyés de Grande-Bretagne, des prisonniers
de droits communs et politiques, pour la plupart des républicains irlandais militants pour l'indépendance de
l'Irlande, des prostituées etc.
Ces bagnards furent rapidement utilisés comme main d’oeuvre bon marché pour construire la pays.
Au total 160 000 forçats furent transportés en Australie jusqu'en 1868, représentant 10% de la population à
cette époque.

D'ailleurs les colons ne furent pas longs à découvrir les avantages à employer des trackers.
Ces Aborigènes aux capacités exceptionnelles sont capables de dénicher des indices dans la nature (des empruntes, des branches cassés, des odeurs etc.) et étaient utilisés pour guider les explorateur à travers le bush australien, trouver de l'eau et de la nourriture, des personnes disparues ou encore des hors la loi en fuite.
Ils étaient redoutés par ces derniers.
Le film « The Tracker » de Rolf de Heer, interprété par David Gulpilil, raconte justement l'histoire d'un meurtrier traquer dans l'outback australien en 1922.

En 1850 et 1860 ce fût la ruée vers l'or et le nombre de migrants libres augmenta fortement.
À cette époque les habitants souffraient de ne pouvoir jouir des mêmes innovations et développements qu'avaient lieu en Grand Bretagne et ils durent travailler très dur pour atteindre un niveau de vie confortable.
La valeur des hommes était alors mesurée par leur capacité à créer de leur propres mains, ce qui permis à de nombreux Irlandais d'atteindre un certain prestige, chose impensable au Royaume-uni.

Ce fût la naissance de la tradition du « fair go », l'égalité des chances.

A la fin du 19ème siècle les colons s'inquiétaient de la diminution du nombre d' aborigènes, ils décidèrent alors d'établir des réserves afin de les « protéger » . Elles étaient gérées par des missionnaires qui venaient en aide aux indigènes expulsés de leurs terres, mais ils ont de cette manière fortement contribué à l'expansion coloniale. Au départ les colons souhaitaient nouer de bonnes relations avec les indigènes mais ils ont progressivement été forcés à abandonner leur mode de vie, à quitter leurs territoires pour aller en ville ou dans des réserves et ceux qui résistèrent furent rapidement vaincus.

Ils furent reconnus en tant que citoyens seulement en 1949 et n'ont été inclus dans le recensement national qu'à partir de 1967 lors de « l' Australian referendum », levant par la même occasion les dernières restrictions du droit de vote à leur encontre dans tous les états.

Les maladies européennes se sont propagées de communautés en communautés, décimant un
nombre effroyable d'aborigènes.

Coupés de leurs liens spirituels avec leurs Ancêtres Créateurs, privés de leurs cérémonies, témoins de la destructions de leurs sites sacrés, traités comme des sauvages, ceux qui n'ont pas été emporté par les maladies ont sombré dans l'alcool, la folie et le désespoir.

Ainsi en 1920 on ne comptait plus que 60 000 Aborigène sur une fourchette de 300 000 à 1 000 000 à l'arrivée des Européens, ils furent quasiment exterminés en 150 ans.

Truganini est la dernière aborigène de Tasmanie qui mourut en 1876.